Le Coin, pourquoi et comment intervenir...

En 2000, sur une décision ministérielle s'est mis en place le centre de plasticiens intervenants, regroupant 3 lieux de formation : Marseille, Amiens et Bourges. Ces formations ont pour but d'informer les plasticiens sur les structures publiques, notamment les établissements scolaires, pénitentiaires, hospitaliers, culturels... sur leurs acteurs et sur les démarches administratives que génèrent ces projets en partenariat. Ce qui permet à de jeunes artistes de pénétrer un milieu, de rencontrer et de travailler avec divers partenaires et ainsi de développer et de diffuser leur travail. Cette année fructueuse en échanges, en questionnements et apprentissage collectif ressemblait à un laboratoire de recherche qui profitait de la dynamique de groupe.

Nous nous sommes rencontrées au CFPI (Centre de formation des Plasticiens Intervenants) de Bourges, alors que, motivées par l'envie d'intervenir en milieu scolaire, nous constations les mêmes difficultés et cherchions à réfléchir sur cette démarche dans le cadre de notre de notre travail de plasticiens.

Pendant cette année de formation, nous avons mis en commun nos réflexions, nos questions et nos expériences sur ce que représente et implique la rencontre autour de l'art contemporain avec des individus non initiés (enfants ou adultes) et la communication autour d'un travail qui nous est personnel pour en faire un motif de travail d'atelier.

Ces recherches ont donné lieu à des réalisations, des rencontres mais aussi à beaucoup de remise en cause du statut de l'intervenant et à questionner nos motivations de départ.

Fortes de ces constatations, nous sommes retournées à nos « moutons » et avons tenté de les mettre à profit, chacune de notre côté, tout en continuant nos recherches plastiques. C'est alors que nous avons constaté que la volonté politique de l'éducation artistique par la présence d'artiste hors des circuits habituels n'était pas aussi évidente dans la réalité que dans les textes officiels. En effet, à chaque entrevue nous relations de l'inefficacité de nos démarches ou, des rares appels à projet, qui ne correspondent pas toujours à nos disponibilités ou encore de l'absence de contrat lors de projet...

En fait, il n'existe pas ou peu d'organismes mettant en relation les artistes désireux de mener des ateliers et les structures prêtes à les accueillir. Même s'il existe des listes (à la DRAC , notamment) rien ne favorise la rencontre des personnes pour qu'elle construise un projet selon leurs aptitudes communes. De plus, aucune structure ne prend en charge l'artiste intervenant et il doit faire « des pieds et des mains » pour exercer en toute légalité (fiscale notamment) et se fait déclarer pour une activité qui ne correspond que vaguement à la réalité de son action. En outre, la structure qui accueille ce type d'expérience, si elle ne fait pas partie d'un réseau d'initiés (et c'est la cas de l'enseignant), peine à rentrer en contact avec un artiste avec qui elle pourra mener un vrai travail de fond, authentique et mené de concert. Ceci ne veut pas dire qu'il n'existe pas de vraies rencontres et nombres d'expériences sont concluantes, mais le temps de mise en place devient plus long que celui de l'atelier et ce côté laborieux peut dissuader nombre d'aspirants, ou en tout cas ne pas motiver les plus frileux.

Nous constations un interstice dans lequel nous pouvions jouer un rôle. Nous avons crée l'association “Le Coin” pour servir de jonction entre les artistes et les structures et ainsi prolonger les réflexions amorcées par notre travail commun au sein du CFPI.

Dans un premier temps, Le Coin est un lieu virtuel qui propose un pôle de regroupement d'artistes qui souhaitent établir des interventions et acquérir une visibilité par leur insertion dans un catalogue en ligne sur le site (http://asso.lecoin.free.fr) qui va répertorier une diversité de démarches artistiques et va permettre aux partenaires (enseignants, soignants.. ) de comprendre, de comparer d'aborder des univers différents (parcours et travail).

Nous prévoyons d'organiser en parallèle des accrochages et des expositions afin de diffuser le travail de ces plasticiens et ainsi convoquer le regard de public divers.

Par le biais de cet échange, se formuleront des questions amenant à des discussions et fera naître des envies de la part des participants. En outre, cela laissera émerger des points d'ancrages et des pistes de développement avec le projet propre à chaque personnalité (directeurs de structure, enseignants, animateurs,...).

A long terme, nous souhaiterions faire émerger un dynamisme de groupe par un atelier de travail et de ressources communes (lieu, matériels, informations, internet...) pour les artistes ainsi qu'à établir ,en parallèle, une "galerie/atelier" pédagogique, qui permettrait de recevoir nos partenaires scolaires et institutionnels, privé ou particulier.

Ceci demandera du temps pour être mis en place dans la mesure où un lieu sera nécessaire et que cela impliquera l'existence de contacts déjà établis.

C'est pourquoi nous avons, pour l'heure, centré notre travail sur le développement du pôle de ressource internet, une recherche active de lieux d'exposition et le recrutement d'artistes.